Avec l’évolution rapide de la technologie et d’Internet, il est devenu de plus en plus difficile de se concentrer. Des géants tels que Facebook, Google, Apple et Netflix investissent massivement pour capter notre attention avec des expériences addictives. L’accessibilité au divertissement n’a jamais été aussi simple.
Une récente étude de Gallup a révélé que 79 % des employés admettent ne pas être productifs tout au long de leur journée de travail. En moyenne, les employés à temps plein se considèrent pleinement productifs trois heures sur une journée de travail de huit heures.
Dans ce contexte de distractions numériques, le professeur américain Cal Newport présente le Deep work, comme une méthode novatrice pour reprendre le contrôle sur sa concentration. Il explore cette approche dans son ouvrage Deep Work : retrouver la concentration dans un monde de distractions, où il préconise l’immersion totale dans une tâche professionnelle pour optimiser ses capacités cognitives.
Le Deep work ou l’art d’être productif
Le Deep work est une méthode de productivité développée et définie par Cal Newport, professeur d’informatique à l’Université de Georgetown et auteur américain.
Il le décrit ainsi : « Le Deep Work est la capacité à se concentrer sans distraction sur une tâche difficile. C’est une compétence qui vous permet de maîtriser des informations compliquées et de produire de meilleurs résultats en moins de temps. »
Ces distractions au travail sont nombreuses et peuvent perturber la gestion du temps et la qualité du travail. Les nouvelles technologies ont rendu la concentration sur une tâche spécifique plus difficile pour le cerveau humain.
Les avantages du deep work
Le Deep work offre une efficacité incontestable pour accomplir des tâches complexes plus rapidement. Cela a un impact significatif sur la productivité et la gestion du temps.
- Limiter les distractions :
Le Deep work met l’accent sur l’élimination des distractions, un élément essentiel pour des performances optimales. En jonglant entre différentes tâches, une partie de l’attention reste liée à la tâche précédente, ce qu’on appelle le « résidu d’attention ». Cela peut entraîner des pertes de concentration importantes, nécessitant parfois plus de 20 minutes pour vous replonger dans votre travail. En évitant ces interruptions fréquentes, le temps de concentration est maximisé.
- Se recentrer sur l’essentiel :
Le travail en profondeur est également un outil puissant pour l’acquisition rapide de nouvelles compétences. En plongeant intensément dans une tâche, le cerveau consolide les voies d’apprentissage et renforce les connexions neuronales, accélérant ainsi la maîtrise de cette compétence. Il est important de noter que cette reconnexion ne se produit que lorsque vous vous concentrez sur une seule tâche, en éliminant les distractions.
- Productivité et satisfaction personnelle :
Le Deep work permet d’explorer les sujets en profondeur, ce qui favorise la créativité et l’innovation. Lorsque les limites sont poussées pour accomplir une tâche difficile, s’ensuit un sentiment de satisfaction inestimable. Cela contribue au bien-être général et à la productivité.
Les tips à mettre en place pour instaurer le deep work au travail
La capacité à pratiquer le deep work est un atout précieux dans son environnement de travail. Cela donne un sens aux tâches accomplies, rend le travail plus gratifiant, et peut considérablement améliorer ses performances professionnelles et sa qualité de vie au quotidien.
Lors de sessions de deep work, il est essentiel de se concentrer de manière exclusive sur une tâche, éliminant les distractions et les interruptions.
L’intégrer dans sa routine professionnelle permet une stratégie gagnante :
– Instaurez une routine :
Le Deep work n’est pas une technique occasionnelle, mais une habitude à développer pour optimiser la productivité et la créativité. Pour cela, il est intéressant de se créer une routine quotidienne en consacrant des créneaux spécifiques à chacune de ses tâches.
– Réalisez une tâche à la fois :
Le Deep work exclut le multitâche et la dispersion, préférant se concentrer sur une seule tâche à la fois, en fonction de son urgence et de son importance. Il existe de nombreux outils comme Asana ou encore Trello pour réussir à prioriser ses tâches professionnelles et personnelles.
– Consacrez 3h dans une tâche :
Le Deep work implique des blocs de temps prolongés, en moyenne de 1 à 4 heures, pour une immersion complète dans une tâche. Les matinées, généralement plus productives, sont idéales pour ces sessions, à adapter selon son pic de performance. Définir des plages horaires spécifiques pour consacrer pleinement son attention sur ses projets est essentiel, évitant ainsi la procrastination et les pertes de temps inutiles.
– Une pause s’impose :
Les pauses régulières sont un élément clé du Deep work, permettant de maintenir la qualité de la concentration. De courtes pauses préservent la motivation, évitent la fatigue, le stress, et les erreurs.
– Isolez-vous :
Trouver un lieu calme et sans distractions est essentiel pour une concentration optimale. Pendant ces sessions, les notifications peuvent être désactivées pour maintenir une concentration ininterrompue pendant 1 à 2 heures. L’environnement de travail doit encourager la concentration, et l’adoption de bonnes habitudes, comme l’utilisation de casques antibruit et la gestion des distractions. Cela signifie également savoir refuser certaines sollicitations, telles que des réunions non essentielles.
Comment intégrer le deep work à sa routine de travail ?
Les salariés ont une préférence naturelle pour les activités qui procurent une satisfaction immédiate. Cela peut les entraîner vers la distraction, les amenant à sauter d’une petite tâche à l’autre, au lieu de se concentrer sur une tâche plus complexe qui peut sembler intimidante. Toutefois, il est essentiel de souligner que s’engager dans un travail en profondeur génère des résultats nettement plus positifs à long terme.
La qualité d’un projet dépend à la fois du temps consacré à sa réalisation et du degré de concentration que l’on y investit. Le travail profond amplifie considérablement la capacité des employés à se concentrer, ce qui leur permet d’explorer les sujets en profondeur et de stimuler leur créativité. Grâce à ce processus, ils sont en mesure de découvrir des solutions optimales tout en minimisant les erreurs.
Les 4 philosophies du Deep work, selon Cal Newport
Afin de favoriser la réussite collective au sein de l’entreprise, l’entrepreneur doit avant tout mettre en pratique le travail en profondeur, servant ainsi d’exemple à ses employés. Il reste à décider à quel niveau vous souhaitez appliquer cette approche.
La gestion efficace du temps est cruciale pour le Deep work. Dans son ouvrage, Cal Newport propose quatre philosophies pour le mettre en œuvre efficacement :
- Philosophie monastique : Cette approche extrême consiste à éliminer les distractions pendant de longues périodes ininterrompues, allant de semaines à des mois. Les tâches superficielles sont drastiquement réduites.
- Philosophie bimodale : Cette philosophie ne demande pas l’élimination totale des distractions, mais plutôt la préservation de plages de Deep work significatives pour une concentration maximale. Elle alterne des périodes de profonde réflexion avec des moments plus simples.
- Philosophie rythmique : Pour cette philosophie, il est nécessaire de se créer une habitude en planifiant des sessions de concentration régulières.
- Philosophie journalistique : Les journalistes doivent souvent activer leur Deep work rapidement pour respecter des délais. Cette philosophie permet de développer la facilité d’entrer rapidement dans un état de concentration intense mais également de pouvoir en ressortir rapidement.
Ces philosophies offrent une flexibilité dans l’application du Deep work selon les besoins et le style de vie de chacun. Elles aident à maximiser son efficacité et à tirer le meilleur parti de ses efforts de concentration.
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