Chaque année en France, 250 000 tonnes de mobilier de bureau partent à la décharge. Face à ce constat, l'industrie du mobilier connaît une véritable transformation, avec de nouvelles pratiques de réemploi et de recyclage qui émergent.
Parmi ces innovations, certains acteurs ont choisi de puiser dans les déchets d'autres industries. C'est le cas de la table Inouï réalisée par les designers et les ébénistes de l’équipe Morning.
1. Une table issue du réemploi
Rappel des enjeux de durabilité au sein de la filière mobilier
Le secteur du mobilier fait face à un défi environnemental majeur. Rien qu'à Paris, l'équivalent du mobilier d'une entreprise de 150 salariés est jeté quotidiennement. Plus de la moitié des moyennes entreprises françaises s'engagent désormais dans une de ces démarches écoresponsables.
Pour diminuer le gaspi, trois approches durables existent :
1/ Le réemploi - “On prend le même et on recommence.”
Il s’agit d’une remise sur le marché d’un même objet, pour un besoin identique. Cette option permet notamment d’éviter la production de nouvelles matières premières mais surtout de se dispenser d’un processus de fabrication.
2/ La réutilisation - “Matière identique, autre usage, nouvelle histoire.”
La réutilisation consiste à convertir l’usage d’un objet sans modifier sa matière. Il s’agit uniquement d’opérer des modifications formelles. Exemples : une chaise transformée en tabouret, un volet qui intègre une table basse, une table qui intègre une vitre de train ;)
3/ Le recyclage - “Rien ne se perd, tout se transforme.”
Le recyclage opère une véritable transformation de la matière pour la valoriser différemment. Ainsi, des matières plastiques issues de bouteilles d’eau peuvent intégrer des plateaux de tables de réunions. Des coquilles d’huîtres peuvent se retrouver sur un plateau de comptoir.
La table Inouï : un exemple parfait de réutilisation.
La table Inouï fait partie des projets qui reposent sur la réutilisation de matériaux. Deux sourcings distincts constituent chaque pièce :
=> Les vitres de train :
Lors d’un appel à projet, Gaelle Kikteff et Daovone Sribouavong, expertes en éco-conception, nous ont permis de mettre la main sur un stock de vitres de train chez Baudelet, alors spécialiste du démantèlement SNCF. Ces vitres allaient partir à la benne.
=> Des cales en bois de transport fluvial :
Pour pousser le concept de réemploi jusqu'au bout, l’équipe s’est lancée dans la recherche d’un gisement pour la structure bois. Il s’agit de planches de sapin massif issues du transport fluvial. Elles servaient à maintenir de grosses bobines de tôles destinées à l'industrie automobile, dans les cales des bateaux. Chaque chargement représente une centaine de planches.
2. Des matériaux qui inspirent le design
Les dimensions des matériaux récupérés et leur aspect brut ont demandé un travail conséquent de transformation pour pouvoir intégrer l’objet final. Ces contraintes ont guidé les recherches des designers qui ont conçu un objet simple, léger et lisse.
=> Un design minimal pour faciliter l’assemblage
Les dimensions des vitres de train n'étant pas modifiables, elles ont naturellement conduit les designers à créer un meuble de petite dimension. Les sections de bois étant aussi de tailles réduites, c’est un design simple mais intemporel qui s’est imposé. La finesse des pièces de bois a - quant à elle - permis de créer une structure légère, laissant apprécier la translucidité du plateau.
=> Un fini lisse pour atténuer l’aspect récup’
Bien qu'il s'agisse de matériaux de réemploi, l'idée était d'arriver à un produit avec un rendu abouti, loin du langage formel très brut de certains meubles en matériaux de réemploi. Pour y parvenir, nous avons choisi d’atténuer les traces du temps par une vitrophanie (verre strié) afin d’avoir un rendu plus qualitatif. Quant au bois nous l’avons teinté pour faire ressortir ses qualités intrinsèques.
3. Une pièce unique pour votre espace de travail
En 2025, les espaces professionnels ont évolué vers plus de personnalité et de chaleur. Cette tendance, baptisée "résimercial", vise à créer des environnements qui allient le confort d'un intérieur domestique à la fonctionnalité d'un espace professionnel. La table Inouï, avec son design unique, s'inscrit parfaitement dans cette évolution.
L'art au bureau : bien plus qu'une décoration
L'art et le design ont le pouvoir de transformer l'ambiance d'un espace de travail. Certaines entreprises l'illustrent de manière spectaculaire. Pernod Ricard expose La pêche aux thons de Dalì dans le hall de son siège près de Saint-Lazare. Les équipes d'Orange profitent quant à elles d’un polyptique de Pierre Soulages au siège d'Issy-les-Moulineaux.
À notre échelle, et de façon plus modeste, chaque table Inouï participe à sa manière à cette transformation des espaces. Les traces et marques uniques présentes sur chaque plateau racontent une histoire et contribuent à créer une atmosphère plus chaleureuse et personnelle dans les bureaux qui les accueillent. Les fresques murales pourront produire le même effet.
Ce type de mobilier participe à l’attractivité des environnements de travail et répond à un besoin croissant du côté des décideurs : donner envie aux équipes de venir travailler au bureau.
Pour en savoir plus sur ce mouvement qui redéfinit nos bureaux, découvrez notre article sur les tendances de l'aménagement pour 2025.
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* Pour en savoir plus sur les enjeux du réemploi dans le secteur du mobilier, découvrez notre article dédié.
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